La Voulte - Le Cheylard

Publié le 19 Septembre 2012

Dimanche 9 septembre 2012, le département de l’Ardèche organise son 2ème marathon. Environ 100 athlètes régionaux et internationaux répondent présents, en solo ou en duo

Parrainé par le Rotary Club du Cheylard, je tire mon chapeau à l’organisation et aux bénévoles. En plus des ravitaillements prévus tous les 5 km, sans compter les points d’eau et les éponges, le kilométrage respecté il y a la beauté du parcours qui emprunte l’ancienne voie ferrée qui partait de La Voulte sur Rhône jusqu'au Cheylard, surplombant l’Eyrieux, une des plus belles rivières Ardéchoise.

J'imagine les travaux titanesques qu'il y a du y avoir pour construire cette voie, ces ponts qui enjambent où longent les falaises, ces tunnels et roches creusés pour que les locomotives puissent tracter des wagons remplis de marchandises et de passagers. J’en suis épuisé d’avance.

Maintenant c'est moi qui vais donner un peu de ma sueur et de mes sentiments pour décrire ce parcours. Mon dernier marathon date de 2009 sur la cote d'Azur en compagnie d’Isa et Lolo. Je ne pense pas battre mon record mais j’espère le terminer même si je n’ai aucune préparation… je sais, ce n’est pas bien.

Ce dimanche matin, c'est encore une météo estivale qui nous attend, la température montera au fur et mesure du chrono. Mais pour l'instant, je m'occupe d'aller récupérer mon dossard, de revoir des copains de course et surtout de retrouver Christian et Jean Luc, inscrits sur le marathon, sans oublier nos Claudias: Christine, Sophie, Nath et Bianca inscrites en duo. Nos coachs et mascottes Phil, Guy, Gérard qui est venu en vélo, sont présents pour prendre les photos de groupe et "nous mettre la pression".

Phil ne restera pas longtemps pour cause de forum des associations. Guy, malgré sa tête embrumée par des vapeurs de rhum, sera présent tout au long du parcours pour nous soutenir et nous encourager

8h20, il est temps d’aller au départ, à 500 m des inscriptions. C’est en petite foulée que nous partons, même en tong pour une Claudia. C’est pour vous dire qu’elle est musclée des mollets. Au fait, personne n’a encore donné la bonne réponse au quizz proposé sur le blog.

8h28, dernier briefing concernant la course. Participation d’un marathonien non-voyant en binôme avec un voyant. Bel exploit et grand respect aux deux athlètes.

8h30, nous voilà parti. Est-ce le mouvement de foule ? Mais je pars un peu vite, en compagnie de Christian. Phil me le fait remarquer quand j’arrive à sa portée.

" Ralentis ", me dit-il, il y a des kilomètres, tu vas caler sous peu".

Alors j’adopte un rythme plus lent, j’avais prévu de faire du 8km/h, j’en suis à 9,5km/h, je me sens bien. Je vais garder cette allure sur les 20 premiers kilomètres. Dans un premier temps le parcours est assez ombragé, c’est agréable et le paysage est splendide. Jean Luc nous rattrape et ensemble nous découvrons les premiers kilomètres.

Nous arrivons à la première gare, St Laurent du Pape, puis le premier ravito au 5ème km. Au 7ème km, Sophie nous rattrape. C’est son premier semi et elle a déjà un bon rythme.

Voilà que mon Christian prend son envol et commence à nous distancer. Je reste en compagnie de Jean Luc qui a déjà 20 km dans les jambes, il est arrivé de Valence en courant et il renquille sur le marathon. Ces retraités, quelle forme ! On ne les arrête plus.

Nous passons près de l’ancienne passerelle bien signalée, le parcours suit toujours la voie de chemin de fer avec des portions de chemin ou de bitume. Les méandres de l’Eyrieux imposent une succession de boucle. Que c’est beau ! Ces berges sont tantôt de belles plages, tantôt des falaises abruptes. En bas, la rivière continue à façonner les roches, donnant toute une symbolique au caractère des rivières ardéchoises et qui sont d’une beauté insoupçonnable. On découvre des petits hameaux et des belles propriétés bien entretenues. J’imagine les voyageurs du siècle dernier, assis dans les wagons en train d’admirer cette belle région.

Bon arrêtons de rêver, le chrono tourne. Niveau classement je suis encore une fois dans le peloton de queue. Il va falloir tenir pour encore quelques dizaines de kilomètres. Le dénivelé est doux et à peine perceptible. Je constate qu’il y a les marques d’un GR j’en conclu qu’il y a aussi de belles randonnées à faire.

10ème km: St Fortunat. Un bon ravito, des bénévoles forts sympathiques nous accueillent avec la chaleur ardéchoise, je me restaure bien

Au 12ème km, au niveau de Dunière, voilà mon Guy qui vient m’encourager. Il veille sur tous ses petits coureurs. Il a bien gagné son titre de coach pour cette nouvelle saison, ses conseils et ses encouragements, il sait les faire passer. Et toujours avec un petit sourire. Il m’informe de la position de Sophie et Christian pas trop loin devant.

"Tout va bien pour eux aussi. Une photo et je file à St Sauveur de Montagut car Christine ne doit être trop loin de l’arrivée. Il faut que je sois là-bas pour le relais. Je t’y attendrai. Allez courage. Surtout trottine mais ne t’arrête pas ".

15ème km, 3ème ravito. Toujours aussi agréable ces tables remplies de bonne chose, de la caillette, du jambon. J’appelle Phil pour l’informer de notre forme, de notre position et nous voilà reparti.

Jean Luc commence à bien peiner. Il ralentit puis marche. Je le double et je le reverrai au 41ème km. Il ressent son surplus kilométrique. Je continue sur un chemin toujours très agréable, le soleil commence à bien chauffer.

Passage aux Ollières, il y a une petite montée puis le chemin emprunte la direction de St Sauveur de Montagut. Grâce à ma montre je vois mon avancée, et les hectomètres se totalisent au fur et à mesure. Un gars me talonne et ensemble nous faisons les kilomètres jusqu'au relais. Il a un rythme régulier, pas trop rapide et ainsi nous nous encourageons. Nous sommes maintenant de l’autre coté de la rivière et l’ombre se fait un peu plus rare. Il va falloir mettre la casquette. Cette fois-ci c’est plus de bitume et de chaleur.

Je commence à ressentir de la fatigue, mes cuisses et mes mollets morflent, mes douleurs lombaires sont à peine perceptibles. Je vais essayer de les oublier et me concentrer sur les efforts à fournir. Mais il y a plus fort que la douleur, la chaleur commence à régner et à être pénible. Même pas un peu de vent pour nous rafraîchir.

23ème km: St Sauveur de Montagut. Voilà enfin la moitié du parcours fait. Guy, Sophie et Christine sont bien là pour m’encourager. Pointage, rafraîchissement, puis il est temps de repartir. Je reverrai Guy au 25ème km, ensuite plus possible jusqu’au 40ème km. Je repars avec mon acolyte et nous voilà pour la seconde partie du marathon. Au classement, je suis sur le podium des derniers. J’admire toujours le paysage mais je suis maintenant obnubilé par la barrière temps. Pas le temps de prendre des photos. Pourtant les paysages sont magnifiques. Et ce chemin, c’est devenu une voie touristique, pas mal de vélo, des vététistes, des couples qui se baladent, tous cela dans un cadre unique, la vallée de l’Eyrieux. Je m’en régale encore en faisant le récit.

Au 25ème km, nouveau grand ravito. Une bénévole m’annonce:

"Il n'y a que des femmes pour vous servir.

-Mais je ne suis pas trop frais pour toutes les contenter. Même avec 1 litre de coca dans le ventre".

Grand éclat de rire général.

28ème km je regarde le chrono. Je doute de mes capacités mais je vais aller au bout.

30ème km: Saint Maurice de Chalencon. La gare a été transformée en maison secondaire. J’ai des infos sur mes concurrents ils sont encore loin dernière et ils marchent.

A partir de maintenant je marche plus que je ne trottine. Mon acolyte s’est éloigné mais je l’ai en point de mire grâce à son t-shirt blanc que je peux repérer facilement sur le parcours.

35ème km, il me reste 10 km à faire. Je trottine un peu, je trouve un peu d’énergie après chaque point d’eau mais je me remets à marcher très vite.

Guy m'appelle pour connaître ma position. J’avance tant bien que mal, il m’annonce que Christian peine aussi mais que Nath est restée auprès de lui pour l’encourager. Voilà encore une fois notre esprit club bien présent. Tous unis dans l’effort.

Enfin les panneaux indicateurs des 5 derniers kilomètres, mais j’ai peu d’espoir de terminer dans les temps.

Guy m’appelle je suis à 500 m du 40ème kilomètre.

Ce seront de belles retrouvailles, le dernier ravito solide et ensemble nous terminerons cette 2ème édition du marathon de l’Ardèche. Irène et Lolo, venus en supporters, rentrent à vélo.

41ème km, dernier point d’eau. Je me retourne et entrevois Jean Luc qui a remonté les kilomètres qui nous séparaient. Cette vision me booste et me voilà à trottiner, sous les encouragements de mon Guy.

Je veux arriver avant Jean-Luc… Je veux arriver avant Jean-Luc !

Alors je puise dans mes dernières ressources. Guy m’annonce que l’arche n’est plus très loin et encore debout. Je ne sais comment je fais, mais dès que je vois l’arche, je me retourne une nouvelle fois pour voir si je ne suis pas dépassé.

Guy m’encourage toujours:

"Tu y es, tu vas le terminer ce marathon, ton but est atteint".

20 mètres de descente. La rivière, la piscine, l’arche, Bernard, le speaker, on annonce mon numéro, mon nom et voilà, à 14h11 je viens de terminer le 2ème marathon de l’Ardèche, pas peu fier car Bernard m’annonce que je serais dans le classement et cerise sur le gâteau, une belle médaille en guise de finisher. Je remercie énormément Bernard, mon Guy pour sa présence et son aide, Phil pour son soutien téléphonique, sans oublier les filles.

Je suis heureux aussi que nos Claudias aient découvert cette course, Christian a retrouvé ses esprits et après un bon bain dans la piscine et un plateau repas fort délicieux, nous rentrons avec nos médailles, des images plein les yeux. Nous avons passé une journée fabuleuse.

Maintenant, un peu de repos pour reformer ma cellulite.

Je tiens une encore une fois à remercier tous les bénévoles, l’organisation, et la sécurité pour cette mobilisation. C’était merveilleux.

Vivement l’an prochain avec encore plus des membres du JCP.

Robert

L'album photo ici.