Nice-Cannes par Robert 3/3

Publié le 30 Novembre 2009

Dimanche 8 décembre, 5h00
Les différents portables sonnent pour un réveil en douceur selon son choix musical. Excitation et inquiétude ont été les ingrédients qui ont égrainé cette nuit. Le sommeil n'a pas été vraiment au rendez-vous. Pas de remarques sur mes ronflements nocturnes, ni sur le bruit des draps froissés et sur les ressorts de la literie..
Le Petit déjeuner du marathonien s'impose puis la douche et enfilage de la tenue vestimentaire. Lolo et Zabou ajustent leurs T-Shirt et les différents petits articles de courses, moi j'enfile le T-shirt du club et la tenue de combat. La 2ème navette part à 5h57 de la gare de Cannes, elle est gratuite pour les participants mais il faut s'activer pour ne pas être bousculé avec les derniers coureurs.
Le stress monte d'un cran, allez, me dis-je, il faut positiver. Je vérifie que j'ai tout puis un besoin d'aller aux toilettes me prend au moment du départ, un peu d'angoisse. Les cachets homéopathiques de Zabou font leur effet et je ne ressens aucune douleur musculaire, c'est positif pour le début de la course.
Le temps passe, Zabou et Lolo m'attendent pour aller à la gare. Ils sont fin prêts et leur forme est exceptionnelle. 
Arrivés en gare, déjà beaucoup de monde sur les quais et le train navette pour Nice est retardé.
"Vous voyez, j'aurai pu encore dormir 10 mn de plus" dis-je à Lolo et Zabou, un sourire en guise de réponse entrecoupé de quelques gorgées de leur potion magique. En effet durant leur séjour Zabou et Lolo devaient ingurgiter une recette liquide à base de Malto pour habituer le corps à un régime marathonien et cette absorption leur donnait envie d'aller régulièrement aux toilettes...c'est le principe des vases communiquants.
Une envie présente dans le train pour Zabou, mais que de monde aux wc, à croire que courir donne envie de pisser.
Le trajet en train remonte les différentes villes que nous allons parcourir en embarquant de plus en plus de marathoniens. Mais, "pourquoi la course à pied motive autant les humains ?" me dis-je.
 
7h30, arrivée en gare de Nice-ville
Les rues entre la gare et le départ sur le boulevard sont remplis de monde. Petite pause café pour notre trio JCP, dernier ajustage des tenues, dernière prise de Malto, dernière vidange de vessie et nous arrivons sur le départ. Photos devant une statue avec nos beaux t-shirts, remise des sacs avec nos rechanges dans les différents containers.
7h45 Que de monde.
10 500 au départ et un peu moins de 8000 arrivants, l'écart est énorme. Il y a eu des absences, pas mal d'abandons et des retardataires. Quelques VIP sont présents ainsi que quelques pointures Kenyanes ou Tanzaniennes.
Nous nous saluons, nous nous souhaitons bonne course et bon courage, et nous entrons chacun dans nos sas respectifs. Pour lolo et Zabou en 4heures et moi dans le dernier sas à 4h30 et +.

Toujours pas de nouvelles de Marc et Aurélien mais à 5 mn du départ Marc vient me taper sur l'épaule. Il est là, mon collègue de Club. Je ne l'ai pas repéré car il n'a pas le maillot du club mais un t-shirt qui incite à donner sa moelle osseuse, une association à but humanitaire pour aider des personnes souffrant de cette maladie. De plus il a dans sa famille un petit fils qui en souffre. C'est une bonne initiative, touchante et humaine pour aider nos prochains et cela me rappelle que Lolo a aussi couru pour une association humanitaire au marathon de Paris.
 
Après les joies des retrouvailles, le départ est annoncé et on égraine les dernières secondes dans un bruit de musique techno et de bruits d'hélicoptères. la télé est là aussi pour filmer ce rendez-vous sportif.

8h00 top départ.
Je repère les ballons-temps entre 4h15 et 4h30, ils sont rouges. Nous passons sous l'arche à 8h08mn, petit sifflement strident qui indique que le chronomètre se déclenche grâce à nos puces que nous avons mis sur nos chaussures. Une allégresse générale se déploie et nous voilà sur la promenade des Anglais en direction de Cannes.
Je reste avec Marc les 5 premiers kilomètres, nous avons un rythme un peu rapide et Marc en souffrira à partir du 30ème km, comme moi d'ailleurs.
Le stress n'est plus au rendez-vous, la joie de participer, de courir et la foule sont des belles motivations pour faire mon premier vrai marathon. 
Pas de douleurs musculaires, j'y penserai assez souvent sur le parcours mais je souhaite le terminer, sans problème majeur et sans souffrance. Beaucoup de monde pour nous encourager, cela fait plaisir.
Le parcours est presque plat, à peine 38 m de D+ au 28ème km, mais que du bitume. 
Je lâche Marc après les quelques photos sur le parcours, me voilà parti pour cette course. Nous traversons plusieurs villes mais je retiendrai Saint-Laurent du Var pour son aéroport, Villeneuve-Loubet pour ses immeubles Pyramidiens, Antibes pour son musée Picasso, Juan les Pins pour son festival de jazz et enfin Cannes pour son festival cinématographique.

10h20  21 km 100
Je suis à mi parcours, je me sens bien, pas de douleur et le temps couvert avec une humidité importante ne me  déclenche pas la soif. Dans 6 km nous serons sur le point le plus haut au cap d'Antibes, des faux plat montants se succèdent.
Le ballon des 4h30 me talonne, je reste avec eux jusqu'au 30ème km. Puis après le ravito, baisse de régime, il me reste 12 km 195... ouf ouf c'est dur mais je suis motivé.
Karen m'envoie un texto ainsi que des amis de Montélimar.
Les différents points de ravito sont mes repères pour finir la course; des ravitos solides et liquides tous les 5 km et tous les 2.5 km du liquide. Nous croisons l'ambulance 2 ou 3 fois mais je ne vois pas des personnes qui font des malaises sur le parcours.

J'entends quelques sons étrangers comme l'Italien, l'Anglais ,le Néerlandais et même le Suédois(voir Suédoise, j'ai reconnu leur drapeau) difficile pour moi, qui suis un grand bavard de parler Suédois mais s'il avait fallu de l'aide, la barrière de la langue serait tombée.
36ème km, j'appelle mon Phil, il vient de terminer son trail à St-julien en St-Alban. Il a apprécié le parcours de la montagne Ardéchoise, lui au moins il est dans le paradis vert, moi c'est plutôt l'enfer du Bitume... je préfère le trail et nos course en Drôme Ardèche.
J'appelle Lolo et Zabou mais pas de nouvelles, je me retourne pour voir si Marc n'est pas derrière moi, bon il faut continuer.
Bonne nouvelle, je n'ai aucune crampe, mes jambes tiennent mais je suis obligé de marcher. Je me désole de devoir marcher sur des portions plates mais je reste près d'un petit groupe qui a le même rythme que moi. La fatigue se fait sentir, je regarde très souvent ma montre, je commence à avoir froid. 
37ème km ravito, j'ai déjà 4h au chrono. Boissons énergisantes, chocolat, bananes, éponges, je prends tout. Je reprends la course, que du plat, encore du plat sur une côte d'Azur pas vraiment bleue.
Je croise un gars qui s'appelle Robert, encouragement mutuel, c'est pas mal une paire de Robert qui court ensemble.

39e km 4h 30 Arrivée dans Cannes.
Dernière côte puis faux plat descendant jusqu'au palais, lieu de l'arrivée. Quelques baisses de tonus me font marcher encore malgré les encouragement du public. Puis je vois la croisette, ses énormes bateaux de luxes, son palais et la voix de l'animateur. Je retrouve un trio féminin, je puise dans mes dernières ressources, dans mon stock graisseux et à 1.5 km du tapis rouge je repars en petites foulées pour terminer ce marathon. Un couple me dépasse sur le tapis à 10 mètres de l'arrivée et je termine ce marathon en 4 h 54, classé 7260/7800 environ. 
Je reçois ma médaille en bronze et mon 1er t-shirt XL de finisher.
Légère cohue pour récupérer les sacs de rechange et pour le plat de pâtes. Après ma pause, je trouve Zabou et Lolo qui sont arrivés en même temps en moins de 4 heures. 
Tous les membres du JCP ont fini, c'est une bonne nouvelle. 
Nous marquons le coup en allant boire une bonne bière bien méritée, un Monaco pour moi, dans un troquet Cannois loin de la foule.
Je prend congé de mes deux tourtereaux qui ont besoin d'un bon massage mutuel pour décontracter leurs muscles sauf un pour Lolo et je rentre tranquillement sur Montélimar par le train.

Merci d'avoir pris le temps de tout lire et rendez-vous en 2010 pour de prestigieux récits sur les courses et les évènements sportifs à venir pour le JCP.

Les photos ici.

Rédigé par phil

Publié dans #Course à pied

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C
<br /> Tous mes encouragements pour continuer à écrire ainsi, c'est toujours un plaisir quand on aime la lecture et que l'on partage la même passion. Alors surtout ne te freine pas... nous sommes<br /> demandeurs ! Et bravo pour ta course, il faut plus de courage encore pour les moins rapides que les plus rapides, eux ils courent moins longtemps et ne font pas plus d'effort, ils ont juste<br /> l'avantage d'aller plus vite pour le même effort. A Saintélyo j'espère avant le départ !<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Merçi à vous 2 Kiki et Phil pour vos encouragements.<br /> j'espère que ce n'est pas trop long et ennuyeux à lire. je vais continuer sur ce style comico-reporter si cela vous convient.<br /> Mon prochain article sera sur la Saintélyon. Pour les photos je prendrai sur Lyon car la nuit, la nature n'est pas toujours propice à être photographiée<br /> j'espère que la météo sera avec nous.<br /> <br /> <br />
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K
<br /> Bravo Robert, j'ai pris bien du plaisir à te lire (la paire de Robert qui court un marathon,, trop drôle). Bonne Sainté, couvrez vous bien !<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Merci Robert de nous avoir fait vivre ce we, te voilà rédacteur en chef de récits de courses.<br /> La Sainté t'inspirera t-elle autant...la réponse la semaine prochaine.<br /> <br /> <br />
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