Une arrivée triomphale (2ème partie)

Publié le 20 Octobre 2010

C'est reparti jusqu'au 2ème ravito au 14ème km. Nous passons à proximité du château de Rochefort et de nouvelles montées par monotraces. Lise, Fred ne sont pas loin. Nous continuons de nous encourager mutuellement et même Fred jette un coup d’œil vers moi pour voir comment je vais. Il connaît cette partie et m’indique qu’après cette montée le chemin descendra jusqu'au camping du Colombier et le ravito ne sera pas très loin. Il reste un moment avec moi tandis que les filles progressent plus vite. Nous croisons un chasseur imperturbable qui nous salue.

" Encore des pingouins qui courent nous dit-il en souriant, j'aurai préféré un sanglier ! Bon courage".

Au détour d'un sentier la vue se dégage et nous fait découvrir un superbe paysage de champ et de forêt et sur une colline en face, des éoliennes. J'aperçois les filles, Fred décide de les rattraper et je continue à mon rythme. Je le vois se régaler lui aussi dans la descente, tandis que mes gardes du corps me rattrapent. Je leur demande la distance parcourue, et le parcours à venir. Ils m'indiquent 12 km au compteur et le ravito à 2 km. Après cette descente c'est un faux plat le long d'une rivière et un chemin très large. Le ciel est gris mais pas de pluie.

14ème km, 2ème ravito, 1h30 au chrono.

Une table toujours aussi bien fournie en sucre, fruits et boissons avec surtout un accueil et des encouragements qui me font plaisir. Je renouvelle ma demande au sujet des clés mais toujours pas de réponse. Le souci monte d'un degré mais je continue. Traversée de la rivière, puis direction Espeluche via ses coteaux et ses éoliennes qui sont le point culminant de la course. Toujours aucune douleur et le rythme me va. Le chemin commence doucement à monter avant deux grosses montées à fort dénivelé. Ce n'est pas vraiment un chemin mais une grosse entaille dans la forêt pour installer les éoliennes, une travée d'environ 50 m de large.

En haut de la première montée j'entrevois à nouveau mon petit groupe qui peine autant que moi mais eux sont presque à la cîme. Encore des bénévoles sur le parcours. Je renouvelle ma demande, et ils me répondent:

" En fonction de la marque je te dirai si on l'a retrouvé ou pas".

Je lui réponds que c'est une AX et pour jouer les kakous ça n'attire pas les filles.

10H45; j’arrive au sommet. Bon j'ai fait la moitié. Je sais qu'il y aura encore 2 grosses grimpettes après Espeluche, je mise encore 2 heures de course. Après cette montée je peine à retrouver la course mais le chemin descend alors je me remets à courir. Nous passons devant l'éolienne qui a brulé le mois dernier et de nouvelles pales vont y être installées. Nous plongeons dans la garrigue, quelques panneaux de randos me présentent les lieux, je passe devant un poste de la croix rouge et des bénévoles

19ème km, je chute à 1 km du dernier ravito. Je m'éclate à nouveau le genou gauche. Je saigne et suis un peu assommé. je contrôle tout mon corps, je ne ressens aucune douleur sauf au genou, rien de cassé... Je me relève et un suiveur me ramasse ma montre qui s'est déclipsée.

"Ça va ? demandent-ils à tour de rôle; le ravito n'est pas très loin, juste 1 km.

- Ça va pour l'instant".

Je vais essayer de continuer et de terminer. Je recommence doucement à courir clopin clopant. Je vois les premières maisons d'Espeluche. On passe à côté du lit d'une rivière.

20ème km – Espeluche- Allez bravo c'est bien. J'annonce mon numéro et j'entends dire aussi:

"On a retrouvé vos clés de voiture".

Ouf ! tout va bien je retrouve le sourire un souci en moins, un bénévole voit ma blessure et me dit:

"Je vais te soigner, j'ai ce qu'il faut".

Cette fois ci je sais que la plaie ne sera pas infectée. Après ce soin un bénévole me propose de terminer tout ce qu'il y a sur la table. Je lui rétorque, que déjà j'ai du poids à perdre, et s'il fallait manger tout ça je ne repartirai plus.

Nouveau départ vers Puygiron. Allez, la dernière grosse montée, celle de Monceau, ou je distingue quelques taches blanches, il y a encore quelques coureurs devant. Je la monte en marchant et arrivé au sommet la pluie arrive. Longue descente sur un chemin large puis traversée d'une portion de route et de nouveau direction Puygiron et l'arrivée. Mes suiveurs sont juste derrière. Ils m'annoncent la dernière grosse montée. Il pleut par intermittence

Je ressens la fatigue mais je sens que malgré ma douleur au genou je le terminerai ce trail.

28èm km je retrouve le chemin du 13, allez plus que 3 km. Ma montre est dans ma poche donc aucune indication de temps. Il y a encore la montée du village. Cette année en plus ils ont modifié le parcours en sous bois.

30ème km: Puygiron, superbe vue du village agrémentée d'une petite pluie fine. Dernière montée, puis à peine 300 m me dit un bénévole sous la pluie. Que 300 m dis-je à mes gardes du corps. Fou rire général. J’entends le speaker, quelques klaxons et les premiers applaudissements. Un de mes accompagnants me dit de préparer mon plus beau sourire pour la fin. Je les remercie de m'avoir soutenu tout au long du parcours...

" Mais on va rester avec toi au cas une une feuille malveillante te ferai re-glisser avant la fin !".

J'entends déjà les voix de Phil, Guy, Olivier, Serge qui m'encouragent et me soutiennent, un verre de bière à la main. Puis c'est une ovation comme je n'en avais jamais connu de la part tout le club d’Allan et des bénévoles. Phil filme cette arrivée royale.

2010-10-10-13.34.19.jpg Et j'ai même droit à une bouteille.

Merci et encore bravo à vous tous pour ce trail magnifiquement organisé.