Buis les Baronnies par Robert

Publié le 24 Avril 2010

Buis les Baronnies, pour ceux qui lisent régulièrement le blog de Phil, c’est un lieu que j’apprécie particulièrement pour son cadre de vie, ses paysages, ses randonnées et ses 2 courses que je connais bien, son trail d'avril et sa course du mois d’août « Buis j’y suis j’y cours ».

Ce dimanche matin, la course est associée au challenge Français de trail. Le JCP s’étant agrandit de passionnés de course nature nous sommes 8 à vouloir crapahuter au pied du Ventoux. De plus le temps est idéal en ce début de printemps, frais le matin et température douce dans la journée. Je crois que nous sommes pas loin de 1000 sur les 3 courses avec environ 600 sur le 21 kms, 200 sur le 44 km et 100 sur le 9 km court.

Le départ de la course a lieu à 9h30 j’arrive avec une heure d’avance. Je ne suis pas encore bien réveillé, au radar complet, si bien que quand Phil, Lolo et Thierry me klaxonnent pour me saluer, mon état semi-comateux révéle une attitude pas très conviviale, voir désagréable avec une tête de mal léché. Cela est dû à une nuit de boulot sans dormir et d’un trajet Montélimar-Buis qui m'a paru interminable car j’avais la peur que quelques secondes d'inattentions puissent me causer un accident. Je présente mes excuses auprès de mon coach Phil et de mes collègues de course.

Comme je ne n'étais pas inscrit à l’avance, je n'ai pas mon t-shirt millésimé, je ne paye que la participation au trail. Comme je l’ai déjà dit, beaucoup de monde est là. Pour le JCP Audrey, Bruno, Philippe, Vincent le beau-frère de Thierry et des bons collègues comme Coco le Cyclo avec son épouse et une de ses filles aussi passionnée de trail, Béa de l’Asptt, sans oublier Lise dont j'ai relaté les différents exploits ces derniers temps ainsi que Caroline, toute nouvelle madame Cochard, venue en randonneuse.

groupe-buis.jpgEn parallèle de la course se tient une exposition de voitures anciennes. Après l’inscription, je vais prendre un café bien fort et sucré dans mon bar préféré "le café des as" pour bien faire dissiper les brumes de mon cerveau. Puis, je rejoins ma voiture pour me changer en espérant retrouver mes collègues de club. Soudain, Phil, Lolo, Thierry et son beauf m’interpellent et c’est sans enthousiasme que je les salue. Phil est un peu vexé et me le fera remarquer bien plus tard dans la journée. Le rendez vous est fixé pour prendre la photo mais pas facile de regrouper tout le monde. Il y en a toujours un qui a oublié quelque chose ou qui doit saluer un collègue. Le timing ne permet pas de faire un peu d’échauffement car l'heure du départ est proche.

9h30 départ du long et du moyen et 10h00 pour le petit.

Donc près de 800 personnes se pressent sous l’arche. J’essaye d’appeler Lise mais personne ne répond. Les meilleurs traileurs du JCP se mettent en tête de course, je souhaite bon courage à Phil et je me positionne en queue de peloton car je n’ai pas la grande forme. Le départ est un peu tumultueux car nous passons dans la vieille ville aux rues étroites ce qui occasionne des bouchons et des arrêts brutaux. J’ai en mémoire quelques portions du trajet des 2 précédents parcours mais cette année, c’est sur les versants du rocher saint-Julien, massif de forme reconnaissable, connu des amateurs de varappe que va se dérouler le trail 2010.

Le parcours laisse peu de place au terrain plat, dès que nous somme sortis de la ville, les premières montées sont là, d'abord sur de larges chemins puis il devient mono sente. Ainsi se forme une longue ligne ininterrompue de coureurs aux couleurs de l’arc-en-ciel. Le parcours est notifié par des rubalises et des marques oranges sur le sol. Dès que le chemin est étroit, il y a des ralentissements, voir des arrêts. Le chemin monte régulièrement, il faut en garder sous le talon. Après ¾ heure de montée, petit plateau avec faux plat, une monotrace bien boueuse, descente ralentie par plusieurs mini-bouchons puis plus glissante avant de retrouver la route. C’est à ce moment qu'une voix derrière moi m’interpelle. Je la reconnais maintenant, c’est Lise. Je suis heureux de la revoir car je savais qu’elle devait participer.

" Hé Robert Tu fais bouchon ? " me dit-elle très fort.

Alors plusieurs voix s’élèvent et répètent la phrase

" Hé Robert Tu fais bouchon ?"  Je râle intérieurement mais je ne dis rien.

J’en profite pour faire un bout de chemin avec elle, je la félicite de son exploit à Mirmande pour avoir  participé et terminé les 44 km, et elle me précise qu’elle prépare les 54 km de l’Ardéchois qui aura lieu le 1 mai.

De nouveau un petit sentier et là mieux que la descente des "escaliers au casino de Paris ",je fais sensation. Une bonne descente bien boueuse avec quelques flaques d’eaux. Je n’y résiste pas, je trace une ligne droite dans ma tête, et Vlan! , Flip! Flop! Flap !

Je fonce dans la boue et j’en profite pour asperger différents coureuses et coureurs qui eux veulent éviter ces passages sales et difficiles. Je n’entends que des râlements sauf un qui me dit, 

"Trop fort ce gars", après avoir reçu quelques giclées.

Mon ego n'en est que plus flatté. J’en souris encore.

"Tu veux te faire un bain de boue pour tes jolies cuisses" me dit Lise

"Profites-en ! Tu vois ici c’est gratuit !" Je souris encore !

Nouvelle descente et nouvelle remontée dans un bois sur deux km avec quelques passages très pentus. Je perds Lise et me retrouve avec un groupe de gars qui sont sur le long. Un jour où je ne travaillerai pas la nuit, j’aimerai bien faire le long, mais on verra dans quelques années, il faut d’abord terminer celui ci.

Le sol est moins glissant et enfin apparaît le panneau 10 km. Je regarde ma montre 1h15, j'estime mon arrivée en 3h sauf que je ne connais pas le parcours et qu'il y aura encore des bonnes montées. Passage en crête où j’en profite pour photographier 3 filles sympathiques puis un groupe de gazelles me talonne. Je reste un peu avec elles puis elles me dépassent et je me retrouve avec 2 gazelles âgées de 20 ans de plus que mes premières. J’espère entrevoir le ravitaillement mais celui ci n’y sera qu'au 15ème km après une longue montée sur route. Le soleil apparaît et le Ventoux domine le paysage.

15ème km le ravito.

Bonne table avec coca, eau, sirop, fromage, saucisson et chocolat. Je regarde ma montre, 2h10 au chrono et il reste 6 km avant l’arrivée. J'ai en tête mon temps de l’an dernier, j’espère faire le même temps même si le parcours est plus court. Encore une fois impossible d’évaluer et de gérer la course. On m'annonce 1.5 km de montée puis 4.5 de descente. Je le fais en marchant comme les autres. Je discute avec une gazelle de + de 20 ans qui m'annonce qu'elle a fait le trail du Ventoux 2010 qui lui semblait moins difficile. A chaque virage elle me demande si le chemin monte encore. Qu’est ce que j’en sais moi, ce n’est pas moi qui ai fait le tracé. J'aperçois des concurrents sur des hauteurs et lui dis:

"Oui oui cela monte encore et pas mal même."

Alors elle se met à hurler, je crois à une blessure, en fait elle a des crampes. Je lui dis de boire, de prendre du sucre et de marcher sans forcer et au fond de moi de crier moins fort pour ne pas attirer les aigles en chasse aux gazelles blessées. Âgé ou pas un aigle quand il a faim il ne demande pas l’âge de sa proie.

17.5km

Fin de la montée, et bifurcation entre le 21km et le 44 km, j’entends ma gazelle derrière moi. Nous entamons la descente. Je vais pour me soulager, elle me dépasse et accélère. Je suis content, mes conseils ont payé. De plus je ne vois pas d’aigle à l'horizon. Quelques derniers passages boueux me font plaisir et j'aperçois d’abord le rocher Saint-Julien puis Buis.

rocher-st-julien-copie-1.jpg19km

Je regarde ma montre. 3h20 au chrono. Je retrouve un groupe et je m’y accroche. Le chemin descend mais sans difficulté. Je pense aux copains qui sont déjà arrivés, ils sont peut-être déjà au repas... mais non ils sont tous là à m’attendre.

21,400km

Fin du trail en 3h30’03’’ je ne l’ai pas fait exprès. Phil est là avec son enthousiasme et ses encouragements malgré mon comportement désagréable de début de matinée. Nous nous offrons une bonne bière au café des as.

La journée est une réussite pour Bruno, Philippe, Phil, Thierry et son beau-frère ainsi que pour Béa qui fait un podium, un peu moins pour Audrey, Lolo et moi. Malgré mon emploi du temps, je suis toujours très content de faire un bon trail dans un magnifique décor naturel.

Merci encore une fois à l’organisation pour ce superbe parcours, aux bénévoles et aux participants.

A l’année prochaine.

Rédigé par phil

Publié dans #Course à pied

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C
<br /> Merci pour ce sympathique récit et au plaisir de croiser à nouveau le JCP. Bonnes courses à vous pour vos prochains objectifs.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Bravo une fois de plus Robert, et pour ta volonté, et pour ce récit que nous apprécions tous, ne manquant jamais de pointes d'humour. Mais comme tu le dis, fais bien attention aux accidents après<br /> une nuit blanche, pense au covoiturage !<br /> <br /> <br />
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