Fontaine de Vaucluse par Robert

Publié le 25 Février 2010

En ce troisième dimanche de février 2010, s'organise à Fontaine de Vaucluse la 3ème édition du Trail du même nom. Le village est un superbe lieu connu pour sa Fontaine, un puits naturel géant en forme de caverne d'où sort une eau limpide donnant naissance à une rivière. C'est un lieu magnifique, magique et de promenade qui attire une foule incessante qui vient y déambuler tous les jours.
Je n'y viens pas pour me promener mais pour participer en compagnie de 3 de mes collègues du JCP. Du haut de gamme avec Audrey, notre championne, qui remporte à chaque fois une coupe, le grand Serge à ne pas confondre avec le petit Serge notre coach des étirements du mardi (à part l'homonyme la différence viendrait de la longueur de leurs jambes mais je ne suis pas allé mesurer), Fred notre sponsor très proche de nos Claudia malgré sa timidité et moi-même.
Deux distances sont proposées : un 17 km avec 600 de D+ et un 24 km avec 1000 m de D+ dans la garrigue vauclusienne. En réalité les 24 km se sont rallongés de 4.5 km, une erreur de mesure de la part de l'organisation qui m'a déçu car on ne gère pas l'effort de la même façon même si la plupart des participant ont terminé dans les temps. Pour le petit parcours je n'ai pas eu les impressions d'Audrey mais elle a bien tourné et a remporté une belle victoire.
Le départ de la course a lieu à 10h00 pour le long et 10h15 pour le petit.
9h20 : j'arrive à Fontaine, déjà beaucoup de monde dans le village. Le nombre de participants est plus important qu'en 2009 et les parkings sont déjà bondés. Je suis obligé de me garer sur le bord de la route, la température est de -2°C, ciel clair sans vent.
Je contacte Fred et Serge qui sont arrivés 20 mn plus tôt et je croise Audrey et Jean Pierre qui sont venus la veille avec leur camping car. En panne de bouteille de gaz, ils ont passé la nuit sans chauffage mais bien au chaud dans leur sacs de couchage. 
Après le formalité d'usage, je me prépare pour la course mais pas le temps de traîner, Audrey m'annonce 10h15 pour le départ, mais en fait c'est le départ du court, le long part bien à 10h00. Je vais pour emporter mon appareil photos mais la pile est faible, je ne l'ai pas rechargé avant de venir et le froid fait décharger plus rapidement les piles.  Petit échauffement, absorption d'un bon café noir au stand de départ où je croise Françoise et Xavier de Bollène.
9h58 : annonce du départ du long, regroupement des coureurs et je ne vois toujours pas Fred et Serge. Ils vont louper le départ mais je croise Audrey, qui part en trombe à la recherche des mes 2 collègues, ils étaient persuadés de partir à 10h15.
9h59 : ouf je les entrevois grâce à nos t-shirt du club, pas le temps de prendre une photo, les salutations sont brèves, le top départ est donné.
10h00 : environ 180 athlètes s'élancent pour donc 28.5 km. Bonne météo pour le départ mais je garde le coupe vent car je sais que sur le plateau le vent souffle fort et la pluie est annoncée en fin d'après midi avec vent du Sud.
Pour sa 3ème édition, et selon le choix de l'organisation le trail de Fontaine a pour spécificité d'être différent chaque année, pour varier les plaisirs et ainsi ne pas devenir une course au rythme monotone. Cela peut vouloir dire que pour ceux qui connaissent la région, d'éviter de prendre des raccourcis car il y a une multitude de chemins de traverses et je trouve cela très bien.
Serge reste avec nous dans le village mais déjà il a envie de mettre de la gomme, il nous largue à 500 m dans la première côte. La file de coureurs est longue, déjà Serge s'éloigne, nous l'entrevoyons quelques secondes. Fred reste avec moi sur la partie bitumée montante, nous rejoignons un groupe et nous y restons un moment. Fred qui, malgré sa sortie en VTT et son repas festif la veille, trouve encore la force de venir faire le trail.  Puis il me lâche, d'abord une caisse, ensuite le groupe dans la première difficulté du trail. Je reste avec ce groupe qui marche, Fred est devant à 50 mètres, il marche aussi. Cette année donc, je le disais, le parcours est encore une fois différent à part le départ et les 5 derniers kilomètres. Nous montons sur le plateau, puis forte descente dans les bois, petit bouchon pour sauter un gros rocher où je croise Françoise puis de nouveau montée pour retrouver le plateau avec une belle vue sur la plaine.
Je reste avec le groupe. Le parcours emprunte ensuite un chemin en bordure de falaise, descente dans un vallon et nouvelle montée. Le groupe me lâche mais je le garde en vue. Nouvelle montée et passage de portion à flanc de falaise, à ma montre 45 mn.
J'entends des rythmes et des souffles fort accentués, ce sont les premiers du trail court. Je suis obligé de me plaquer contre la paroi pour ne pas les ralentir puis j'entends une petite voix, c'est Audrey qui me demande si je ne suis me suis pas perdu : " non non c'est le bon trajet ".
Est-ce cette phrase qui m'induit en erreur un peu plus tard car en effet après une première bifurcation entre le court et le long, je me me suis perdu avant le premier ravito. J'encourage Audrey et son groupe et me voilà reparti, une quinzaine de coureurs me dépassent et certains m'encouragent sympathiquement. 
A la 1ere bifurcation un bénévole indique le chemin. le parcours est superbe et le terrain, plat au départ remonte de plus belle sur un nouveau plateau. Je croise un coureur qui s'est trompé et qui rebrousse chemin. Le pauvre cela fait plus de 10 mn de perdue par rapport à la bifurcation, je l'encourage puis c'est à mon tour de me tromper.
Arrivé sur un plateau, je ne vois plus de rubalise depuis 5 mn mais au loin j'entrevois 3 petits groupes de coureurs. Je crois reconnaître le groupe du départ mais je commence à avoir des doutes quand j'entends derrière moi 6 coureurs qui me disent que je fais fausse route. Je retourne en arrière mais je perds de vue la troupe qui m'a interpellé. Je regarde l'heure à ma montre, j'ai perdu 10 mn. J'emprunte un chemin qui me semble logique, j'y entends des voix et je me retrouve avec des coureurs qui, eux, sont sur le court. Je leur demande si ils ont des informations sur le trajet long mais pas de réponses et aucun bénévole à l'horizon, je décide de continuer sur le court.
Des bénévoles pour la sécurité sont là, je leur demande des infos et ils me répondent que le long et le court font une portion commune jusqu'au ravito à 1 km. Je rumine dans ma tête et j'ai hâte d'arriver au ravito pour avoir plus de nouvelles. Là de nouveau, patatra, pas d'infos précises, ils me disent que la bifurcation ne sera pas loin et ils me montrent un massif, c'est là haut me disent-ils.
Hou la la, encore une montée d'environ 1 km. Je prends du coca, un cake et me voilà reparti. Je regarde ma montre, déjà 2 h, il me reste 12km, je n'y crois pas. En fait il me reste 17 km. Le vent s'est levé et les premiers nuages gris arrivent. Encore une fois très belle vue sur les villages voisins.
Je continue mon parcours avec les gens du court, je commence à peiner, je me dis que j'aurai du faire le petit trail. Je pense à Audrey qui a fini le parcours et j'essaye d'apercevoir Fred mais lui aussi est déjà loin, de plus sur le parcours il y 2 barrières temps mais je ne me rappelle plus le nom ni l'heure limite.
Je me sens comme au trail du Mont Blanc, un peu découragé mais le gars qui me talonne m'annonce qu'il est sur le long comme moi et qu'il est parti en retard. Je me sens moins seul et je ne dois pas être le dernier car je ne vois pas de serre-file.
Cela m'encourage et me redonne de l'espoir car après la montée une descente dans une combe nous attend. Pendant 10 mn je croise 2 gars qui ont des crampes mais je ne peux rien faire pour eux. Je continue avec mon collègue vauclusien, nous croisons un bénévole et je lui demande le chemin, il me l'indique en me montrant une paroi.
" Quoi ! Il faut encore monter ça ?
- 100 m de D+ oui oui mais tu auras des cordes et c'est sécurisé".
En effet je vois quelques couleurs fluorescentes qui bougent sur la paroi.
"C'est mortel et la barrière temps où est-elle ?
- Ici et tu es largement en avance, tu as une demi-heure d'avance" me dit-il en souriant.
18ème km, 2ème bifurcation avec cerise sur le gâteau, une ascension de la falaise sur des rochers en escalier avec corde de rappel et des bénévoles, en guise de sécurité, sont présent et nous indiquent ou poser les pieds. Je pense à Phil qui n'est pas très à l'aise dans ce genre de passage. (en ref à la Crestoise où il y avait une très très petite escalade).
Je m'accroche et je monte à pas rassuré. Une photo immortalise la scène... je jette un coup d'oeil en bas, les gens du court nous encouragent.
"Allez plus que 10 km ".
Après la falaise, encore 1h30 de course pour moi, sauf qu'après la falaise ce n'est pas fini, s'ensuit une montée sur un nouveau plateau rempli de ronces et autres arbrisseaux aux branches coupantes. Je me faufile comme je peux mais je suis écorché plusieurs fois, je n'en vois plus la fin de nouveau et nous ne sommes plus que 4 finalistes. Un gars du serre-file me rattrape et me demande si tout va bien car il voit un visage fatigué. Il me propose un gel dopant, j'accepte en espérant le digérer sinon c'est la régurgitation assurée. Il m'encourage et enfin nous voyons le village de Fontaine.
"Vois-tu l'aqueduc, c'est là bas, comment te sens-tu ?
- Bien bien, je le terminerai ce trail".
700 m point culminant plus que 600 m de D- et je serai attablé devant un plat de spaghetti. 
Là m'attend 1km de descente olympique mais sans la neige. Le suiveur vient à ma rencontre, m'encourage, voit que tout va bien, remonte encourager les 3 derniers, quelle forme il a !
Je glisse, les cailloux roulent, j'arrache des branches mortes, je m'agrippe, je souffle, bref je suis un fonceur !
Puis le terrain devient plus doux, je retrouve un rythme de coureur et un ravito est en vue. Il ne reste que 5 km avec 2 courtes mais fortes montées. Un coureur me retrouve au ravito, c'est un légionnaire, il parle à peine Français mais pour courir pas besoin de langue. Nous nous encourageons mutuellement et à 2 km de l'arrivée nous passons sur l'aqueduc avec sa superbe vue sur Fontaine.
Je regarde ma montre, encore 10 mn et c'est la fin. Les deux fortes et courtes montées sont comme l'année dernière puis 200 m de descente sur route bétonnée qui cassent les jambes et enfin l'arrivée.
J'aperçois Fred, qui a terminé en 4h30, et Serge qui m'attendent avec un bon  plat chaud.
"J'en peux plus"...
Je dis à Fred que je n'en ferai plus d'autres mais après une bonne pause je projette de faire le trail d'Oppède le Vieux avec Phil. J'ai une pensée pour mes collègues qui sont à Suze sur Crest. 
Un café, pas le temps de prendre une photo pour immortaliser la journée car la pluie fait son arrivée.
Merci quand même à l'organisation pour pour ce trail, c'est toujours un plaisir de courir hors stade et en pleine nature.

Rédigé par phil

Publié dans #Course à pied

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article