Station trail de Chartreuse

Publié le 21 Août 2012

Mercredi 1er Août, notre Guy avait prévu une superbe sortie dans le Massif de la Chartreuse en Isère à St Pierre de Chartreuse (station de ski et de trail comme le dit le panneau) pour un parcours trail de 21 km, 1400 m de D+ avec comme point culminant le Grand Som (prononcez Son et non Somme) avec une vue imprenable sur tous les massifs isérois, savoyards et au delà. Il y a sa boutique favorite Raidlight, qui est fermée pour cause d’inventaire. Mais vous connaissez son charme, et il a pu essayer son article tant désiré, une micropolaire, pour le prochain Grand Raid des Pyrénées.

C’est encore un groupe passionné du JCP qui est là : Bianca et Nath, Christian, Phil, Guy et moi-même. Après avoir pris un ticket pour les douches, les fauteuils massants, acheté le topo N° 6 du parcours, pris un bon café et ajusté nos tenues, il est temps de faire chauffer les baskets.

Le départ a lieu près de la station de trail. Nous repérons le balisage. Encore une fois, nous bénéficions d'une météo délicieuse pour cette sortie et une température plus acceptable car nous sommes à plus de 800 m d’altitude.

Nous voilà partis par une descente du village, nous découvrons une rivière, le Guiers Mort, que nous allons longer sur les 3 premiers kilomètres du trail. Le terrain est doux, légèrement humide et très roulant. Il faut en profiter car il y aura plus tard de la côte au menu. Nous arrivons à la porte de l’Enclos, nous découvrons des sculptures en bois : un moine, un berger avec son chien.

Après une courte portion sur une départementale, nous entrevoyons la marque du trail. Une bonne montée en sous bois, suivie d’une partie plus roulante nous mènent à la route qui accède d’abord au musée (la Correrie) puis au monastère de la Grande Chartreuse. C’est une partie montante mais bien roulante pour accéder au site. Des panneaux nous informent de respecter les lieux et surtout le silence. Voilà un redoutable challenge à tenir pour nos Nath !

C’est un endroit bien fermé par de hauts murs, telle une forteresse que nous découvrirons bien plus tard du haut du Som. On se rendra compte que c’est un lieu prestigieux et secret. J’ai une admiration pour ces hommes qui ont la vocation pour la foi chrétienne, cette façon de vivre simplement avec comme but prier pour toutes les peines du monde… ce n’est pas donné à tout le monde.

Bon il est temps de reprendre le chemin. Il est large et montant. J’en profite pour donner mes bâtons de rando à Bianca qui n’en a pas. Guy lui indique la façon de les régler et de les utiliser. Pour l’instant nous suivons bien le parcours, le n° 6 est apposé régulièrement sur des arbres ou des panneaux.

Nous arrivons aux chapelles St-Bruno et Notre Dame de Casalibus. Superbe endroit où quelques photos s’imposent. Puis nous repartons toujours en montant. La pente soutenue durera jusqu’au 12ème km et comme nous n'en sommes qu’au début, il faut en garder un peu sous la semelle. Une petite erreur d’aiguillage nous fait passer par un autre chemin. Si bien que nous ne ferons pas le Petit Som (ce n'était pas prévu d'ailleurs, nous devions juste passer au pied par le col de la Ruchère et le pas du loup), mais ce n’est pas pour autant que le chemin est plat, au contraire.

Nous croisons un gars. Je lui demande si le sommet est encore loin. Oh oui ! répond-il, vous n’est pas même pas la moitié de l'ascension. Il m’a découragé surtout que je commence à bien peiner, je transpire mais l’air est un peu plus frais qu'hier et un petit vent se lève. C’est en voyant le habert de Bovinant (Habert: Chalet ou bergerie d'alpage, nom local spécifique à la Chartreuse et à Belledonne) que je réalise que nous avons tronqué un morceau du parcours. Nous retrouvons la marque n° 6 du trail.

Encore un passage technique avant d’arriver sur la crête et entrevoir l’autre versant de cette montagne. C’est d’une beauté à couper le souffle. Guy nous montre déjà quelques magiques sommets, les grandes plaines froides de l’Isère. Au fond nous entrevoyons le lac du Bourget. Comme le temps est clair, la vue est magique. Mon estomac crie famine, mais Guy me dit que nous ne sommes pas loin du sommet :

"Encore un peu d’effort Roberto, et tu pourras manger ton plat de pâtes, ta quiche et ta pomme. En attendant bois car il fait chaud et tu as beaucoup transpiré pour monter".

En avant pour moins d’un kilomètre mais quelle montée ! C'est ça du trail " Donnez-moi à faire un marathon sur bitume… Je sais la vue ne sera pas la même… il y aura peut être plus de pollution… alors que là… j’embrasse d’un coup d’œil 3 départements avec de magnifiques sommets, des glaciers, des plateaux avec des fleurs rares… et pour avoir cela, le seul prix à payer, c’est un peu de sueur, de la passion pour la rando trail et la présence de copains et copines ne peut que remonter ma foi en la course à pied.

J’entrevois une croix de couleur brique. Ça doit être la cime. Je vois Phil, Guy, Bianca déjà là haut, puis un peu après Nath et Christian qui ne sont pas trop loin. Beaucoup de randonneurs sur la cime.

Je zyeute ma montre, plus besoin du kilométrage je regarde maintenant l’altimètre. Je me rapproche de la croix mais il me manque encore quelques dizaines de mètres. Dernière bosse, elle est dure mais j’y arrive. La croix est de plus en plus grande. Allez quelques mètres et m'y voilà. Je retrouve mon souffle. C’est bon, je suis arrivé. Et là, quelle beauté ! Tout est dégagé, une vue à 360° et en prime Chamechaude, Belledonne, les Grandes Rousses, le Vercors Nord, le couvent des Chartreux et surtout le toit de l’Europe « The Mont Blanc » tout enneigé, à peine à 100 km à vol d’oiseau (96,497 km sur Openrunner). Il est dégagé. Quel régal !

Allez ! Il faut manger, reprendre des forces car quelques surprises nous attendent pour la descente. Après avoir profité de ce paysage grandiose, nous voilà repartis sur les parties pentues de la montagne. Pas de difficulté pour Phil et Christian, Guy reste en compagnie des filles pour leur apprendre la technique de la descente tout schuss. Je ferme la marche, rassuré pour l’instant. Je jette un coup d’œil sur la croix, et sur le topo. Nous sommes à mi-chemin et il indique des passages délicats. Oui, mais il ne précise pas qu’il y a aussi des câbles métalliques et que le chemin a des airs de via ferrata. Un premier passage étroit mais assez facile en posant son cul sur les rochers, le 2ème est bien plus technique. Alors en bon guide, Guy donne des conseils sur les positions de pieds et du corps à suivre, sur 100 mètres de corniche à traverser. Le bâton n’est pas forcément utile. 2ème grosse suée mais pas de jambes qui flageolent. Il suffit de respirer et bien se positionner.

Nous nous retrouvons au col des Aures. S’en suit dans la forêt, un enchaînement de lacets descendants, très roulants. C’est très agréable, pas de difficultés mais pas de point de vue. Les copains sont loin devant mais je les retrouverai bientôt. Puis une voix, c’est celle de Guy qui vient à ma rencontre car il y a une bifurcation à ne pas louper. Je regarde mon altimètre. Le niveau de St Pierre de Chartreuse est encore loin, alors continuons de descendre.

Nouvelle bifurcation que Phil, Christian et les filles n’ont pas prise. Guy regarde la carte, nous, on est bon et de toute façon ils nous retrouveront grâce à Phil et son bon sens de l'orientation. Il y a un panneau qui nous indique d'aller à gauche, mais nous décidons d’aller au plus court car le temps passe. Nous quittons le parcours du trail. De nouveau des incertitudes sur le retour malgré les marques jaunes. Mais par des yeux et renseignements avisés, nous sommes sur le bon parcours.

A 800 mètres de l’arrivée nouvelle hésitation, mais nous retrouvons vite le chemin du retour. Dernier passage à gué, dernière montée en courant et nous voilà arrivés. Quelques rues à traverser et nous retrouvons le point de départ. Nous partons nous doucher et nous détendre dans des fauteuils auto-massant, cela ressemble plus à des instruments de torture, que de détente. Et chacun y est allé de ses cris de plaisirs et/ou de douleurs.

Ce fut un grand moment de rigolade pour les autres. Pour finir une bonne bière aromatisée au miel ou aux plantes, en terrasse, offerte par notre ami Christian avec le Grand Som en sentinelle bienveillante.

Vraiment une des plus belles balades que j’ai faite, j’ai découvert un endroit mystique et magnifique. Merci à Guy pour cette sortie, et à toutes et tous pour votre convivialité. Le lendemain je ne participai pas au vélo pour cause de dentiste mais je sais que Phil et Guy se sont régalés sur les routes et les cols de Drôme Provençale.

J’ai effectué 3 sorties fabuleuses. Encore merci Guy. Maintenant un peu de vacances…sportives … à toutes et tous.

Robert

L'album photo ici.