Et de deux !

Publié le 11 Décembre 2011

Saintélyon 2011

Pour conclure l'année 2011, je participe à la dernière grande course régionale, la Saintélyon. Après 3 semaines de vacances aux antipodes, me voilà en compagnie de Lolo, Didier, Bruno, Cédric, Philippe C. pour prendre part à ce trail nocturne et représenter notre club. Aurélie, Phil et Guy sont aussi présents pour nous soutenir et nous encourager. Je les remercie. Un grand merci aussi à la mairie de Portes pour nous avoir prêté leur minibus, encourageant ainsi le covoiturage et assurant une aide en cas d'abandon.

L'année 2010 reste dans les mémoires avec une météo hivernale, un terrain digne de la compétition de patinoire et un vent violent en fin de parcours. Bref un vrai trail qui en découragea plus d'un.

Cette année, ce n'est pas la glace qui est présente, mais un terrain des plus boueux avec quelques grandes flaques d'eau. Pour ceux qui aiment les bains de boue, ils seront servis/ravis.

Quand au parcours, pas de changement. Je pense l'avoir déjà décrit. Il est possible de voir le profil sur leur site et Phil avait mis en ligne sur le blog deux vidéos dont la reconnaissance du parcours, mais, en plein jour.

Les modifications se situent côté horaires. Les relais partent un quart d'heure plus tôt de Saint-Étienne, soit à 23h45, pour la saint-express le départ est donné de Sainte Catherine vers 23h00, tandis que les solos, eux, doivent attendre minuit.

18h30 - départ de Cime, il pleut mais quand faut y aller, faut y aller. Guy conduit le minibus, Phil, en copilote, met l'ambiance radiophonique en nous mettant, à tue-tête RMC pour écouter les matchs de foot en cours, à tel point que l'on ne peut entendre que son voisin. Et heureusement l'OM ne joue pas ce soir. Ce plaisir sonore ne fut interrompu qu'à l'arrivée, quand les portables de nos chauffeurs sonnèrent et donc firent baisser le son de la radio.

20H00 – Nous arrivons sous une pluie fine et nous nous dirigeons vers le grand hall des sports pour retirer nos dossards. N’ayant pas envoyé mon certificat médical, je perds du temps pour régulariser mon dossier. 20 mn d'attente avant d’obtenir son dossard, sa puce et son mini sac à dos à l’effigie de la Saintélyon. Il est très sympa et il en jettera sur les prochaines courses.

20H40 - Nous retrouvons Cédric, l’équipe est au complet. Quelques stands sont présents pour faire leur publicité. Le trailer Kilian Jornet est là pour y présenter son livre. Un arrêt au stand Areva pour immortaliser l'événement du départ, ainsi nous avons pu avoir chacun notre photo. Trop classe.

Il est temps d’aller manger, Phil avait réservé au restaurant Flore. Nous y dégusterons des pâtes, avec ou sans sauce, une tarte aux pommes et un café. Pas de glace à la vanille cette année.

Après ce repas, il faut penser à se préparer. Nous pouvons rester dans la salle pour nous changer. Nous apprécions car il pleut toujours et la température n'est pas printanière.

23h00 – Nous nous dirigeons tranquillement vers le départ se situant à 2 km du hall des sports. Déjà beaucoup de monde sur le chemin du départ. Nous restons groupés. Les dernières photos avant le départ suivi des premiers encouragements de nos 3 coachs. L'arche de départ est visible mais difficilement accessible tellement il y a foule. Les trailers en relais s’impatientent mais, avant l'heure, ce n’est pas l'heure. Nous devons tous passer sous l'arche, alors une simple barrière sépare les coureurs en relais des solos.

23H45 - Départ des relais

00H00 – Alors que Miss France vient d’être élue, nous, nous élançons sous une pluie fine. Je branche ma Garmin et me voilà en compagnie de 6000 participants pour effectuer une nouvelle fois ce trail, en solo. Je le connais un peu certes, mais je n'ai pas couru depuis plus d'un mois. A la place j'ai randonné. Je n'ai pas non plus travaillé de nuit depuis 25 jours. Je me sens bien, en forme. Je sais que mes coachs seront là pour me récupérer, si je ne devais pas terminer.

Je perds, très vite, de vue mes copains du club. Ils sont en forme, malgré quelques douleurs chez certains. J'ai confiance en eux.

Les 7 premiers kilomètres se font sur route, nous traversons Saint-Étienne et sa banlieue. Les premières montées sont là. Toujours beaucoup de monde. Surtout ne pas forcer, y aller en sous régime car les derniers kilomètres vont être durs.

Le premier panneau décomptant les kilomètres est là. Plus que 60 km pour arriver à Lyon. Maintenant c'est du chemin. Même si la pluie s'est arrêtée, elle a transformée le parcours en un grand terrain glaiseux. La terre colle aux chaussures, des flaques d'eaux de couleurs marron parsèmeront tout au long du parcours. Comme je suis vers le groupe de fin, le terrain a déjà était piétiné par plus de 8000 personnes. De temps à autre nous sommes obligés de marcher dans des champs cultivés tellement les chemins sont boueux. On dérape souvent. C'est ainsi le trail.

Dans les parties montantes, même si je peine je sais que le risque de chuter est faible. Tandis que dans les parties descendantes, là j’ai plus d'appréhension, la peur de faire une chute et me blesser. Alors c'est à petit pas que je les descends en essayant le plus possible de lever, assez haute, les jambes, pour ne pas buter sur une pierre. Il m'arrive de rester de temps en temps avec un petit groupe pour avoir un meilleur éclairage du chemin.

Bon an mal an, j'arrive à avancer, je me sens en forme. La pluie a vraiment cessé. La température commence à se faire plus fraiche. L’humidité ambiante s’installe avec un peu de vent. Je ne me sens pas trop fatigué. En regardant régulièrement ma montre, qui me donne le kilométrage, je fais mon petit bonhomme de chemin. Le premier ravito n'est plus très loin. J’entrevois les lumières du village de St Christo.

Alors j'appelle Phil pour lui donner ma position. Je les retrouve grâce au tintamarre d’une grosse cloche qu'avait amené Phil. Gros encouragements ! Il est temps de continuer. Je ne reverrai mes coachs qu'à Soucieu en Jarrest car il est très difficile de stationner à Ste Catherine. Je resterai régulièrement en contact avec eux par téléphone.

4h30 -Ste Catherine. Je suis à 2 heures de la barrière temps. ½ heure de moins que l'an dernier. Mon tel sonne. C'est lolo qui est là et qui est prêt à abandonner. Après une courte visite au centre de secours et une impossibilité de monter dans des navettes, il décide de me suivre sachant que maintenant je marche plus que ce que je ne cours. J'avale beaucoup de thé chaud, je mange peu. Ensemble nous reprenons le chemin. Nous entamons la troisième partie avec la fameuse descente du bois d'Arfeuille. Cette année la boue a remplacé la glace alors j'arrive à bien la gérer. Après cette longue descente, le panneau 30 km est là. Encore une bonne côte, un ravito nous attend. Là il y a des cars pour rapatrier les blessés et les gens qui n’en peuvent plus.

Lolo est toujours là, il semble retrouver la forme. Nous continuons toujours ensemble. Il est 8H, la lumière du jour est bien présente, avec un ciel clair et nuageux mais pas de risque de pluie. Il nous reste 6 km avant Soucieu.

Un panneau nous indique plus que 25 km. Phil m'appelle, je lui annonce que je serai là dans une demi-heure. "Ok, on vous attend ! " ils n'ont même pas eu un coup de barre et n’ont pas piqué un petit somme.

Lolo, en forme, se remet à courir. Bon j'espère qu'il va tenir.

9H10 - ravito. Phil et Guy sont là. Ils me stimulent et me disent:

"Ne traine pas trop, Lolo est déjà loin... nous allons à la rencontre de Bruno. Il ne devrait pas trop tarder". Bon ici plus de boisson chaude, alors je carbure au coca et à l'eau.

Il reste maintenant 24 km. Je connais bien cette dernière partie pour l'avoir faite plusieurs fois. 3 grosses montées dont celle de Sainte Foy. J'ai des douleurs aux pieds. Des ampoules me font mal et me cisaillent la peau. J'ai impression de marcher sur des épines. Avec l’humidité les chaussettes ont formé une seconde peau, mais non protectrice. Je ne cours presque plus, sauf dans les terrains très pentus.

Je passe près du petit pont que je connais par cœur. Toujours quelques coureurs et coureuses sont là. Après cette première montée, un terrain plus agréable est là. C’est du bitume. J'échange quelques mots avec des gars qui me doublent. Puis nouveau passage près d'une boulangerie. L'odeur du pain chaud me donne envie.

Le parcours passe près d’un parc avec un étang d'une eau éclatante. Les arbres s’y reflètent. Le tout ponctué de chants d'oiseaux au réveil.

15è km Phil m'annonce qu'ils sont arrivés à temps pour Bruno. Cédric et Didier sont aussi arrivés. Malheureusement Philippe C. a dû abonner pour cause de chute, je suis déçu pour lui. Surtout qu'il s'est fait mal.

Je lui dis que je vais bien, je crois que je vais faire un meilleur temps que l'an dernier. Je lui demande de me féliciter mais il dénie en rétorquant.

"Si je t'envoie des compliments maintenant, alors que la course n'est pas finie, tu vas te reposer sur tes lauriers, et ne plus avancer. Alors tu n'auras les compliments qu'à l’arrivée. Alors en attendant continue."

11 km avant la fin, dernier ravito. J'annonce à Didier ma position.

"Allez tu vas me faire les 11 derniers en courant. Mais avant, prends des forces car la côte de Ste Foy est mortelle". Je carbure au thé sucré et au biscuit salé. Je n'ai pas faim. Juste boire.

Je repars. La côte est là. Ouah que c'est dur. Je monte cette côte telle une ascension du Kilimandjaro. A très petit pas. Un gars, avec des bâtons, monte aisément. Je peste car les bâtons étaient interdits. Plus d'un kilomètre comme cela. Heureusement un rayon de soleil me réchauffe le cœur.

La traversée de Ste Foy se fait assez bien malgré mes douleurs aux pieds. Quelques passants m’encouragent.

Ca y est Lyon est juste en face. Je reconnais l’immeuble du CL, le Rhône, la Saône, le grand escalier pour arriver sur les quais, le pont et enfin le panneau 5 km. Un dernier contrôle temps est effectué.

La fin se fait le long des berges. Passage le long d'un quartier à l’immeuble ultra original de couleur orange. Je reconnais les quais qui me semblent interminables. Ma montre m’indique que je progresse. Dernier coup de fil.

Phil et Guy viennent à ma rencontre, il reste 3 km. Ils me seront d’un soutien formidable malgré mes petites douleurs. Leurs taquineries aussi reviennent car nous ne nous sommes pas vus depuis 3 semaines. Ils m’encouragent. Dernier passage le long du confluent. J'entrevois le dernier pont, l'entrée du parc et 1,5 km me sépare de l'arrivée. Bruno vient se joindre à nous, histoire de terminer la course. Je retrouve un peu la forme pour terminer les 400 mètres restant en courant. Le tout bien sur photographié et filmé.

Merci et bravo à vous tous et toutes. Merci pour les encouragements, Nath tes sms m'ont boosté.

Un T-shirt Finisher taille M pour les derniers. Vais-je y rentrer ? Une bonne bière et nous voilà reparti sur Valence dans un air soporifique et notre Guy en profitera pour nous prendre en photo en train de dormir.

Merci aussi à tous les bénévoles.

Robert

L'album photo ici.

Un petit résumé en vidéo